Enquête IFOP – Américains vs Français : qui croit le plus en quoi ?

Fantômes, diable, OVNIS, astrologie…

Américains vs Français : qui croit le plus en quoi ?

Depuis plusieurs années, l’adhésion aux phénomènes paranormaux et autres croyances occultes est en progression dans les pays occidentaux. Celles et ceux qui se penchent sur le sujet avancent plusieurs explications à cet engouement, notamment la recherche de sens et de sécurité dans un monde où les choses évoluent de plus en plus rapidement. Le développement d’Internet et la puissance accrue des réseaux sociaux, la défiance à l’égard de la parole portée par les gouvernements et les organisations officielles, exacerbée durant la pandémie de Covid-19, sont également des facteurs qui incitent des millions de personnes à se tourner vers l’irrationnel.

Mais qu’en est-il exactement aux États-Unis et en France ? Accorde-t-on dans nos deux pays la même foi en l’existence du diable, la présence des fantômes ou encore la possibilité de se réincarner ? Et, si différences il y a, quelles sont leur nature et leur importance ?

Afin de le mesurer, AMB-USA a confié à l’IFOP le soin d’interroger simultanément plus de 2 000 citoyens américains et français sur leurs croyances dans différents domaines. S’il ressort de cette étude* une sensibilité plus forte outre-Atlantique aux phénomènes non expliqués par la science, il s’avère qu’une part non négligeable de la population française y souscrit aussi.Les fantômes ont le vent en poupe ici et là-bas

Des deux côtés de l’Atlantique, Américains et Français ont été interrogés sur leurs croyances en différentes formes d’occultisme. Un premier constat s’impose : c’est au pays de l’Oncle Sam que la population est la plus sensible à ces phénomènes pour chacun des items proposés. Globalement, l’IFOP précise que 69% des Américains adhèrent à au moins une croyance occulte, soit 10 points de plus que les Français (59%).

Aux USA, l’existence des fantômes est validée par près de la moitié (46%) des personnes interrogées, plus du double du pourcentage enregistré en France (24%). Mais là-bas comme ici, cette croyance est celle qui connait la progression la plus spectaculaire aux fils des années. En effet, à peine plus d’1 Américain sur 10 (11%) et 1 Français sur 20 (5%) y croyaient respectivement en 1978 et en 1982. Le nombre de personnes dans ce cas a ainsi été multiplié par 4 et par 5 en quatre décennies dans nos populations respectives.

La transmission de pensée, plus française qu’américaine

Autre chiffre impressionnant aux États-Unis que celui concernant les démons et autres djinns, êtres surnaturels à propos desquels plus de 4 habitants sur 10 (43%) s’accordent à dire qu’ils sont une réalité. Là encore, la proportion est deux fois plus importante qu’en France (21%). Au pays d’Halloween, les sorcières ont bien évidemment droit de cité avec plus d’un tiers (34%) des répondants qui les tiennent pour vrai quand moins d’1 Français sur 5 (18%) est dans ce cas. De même, avec un écart plus réduit, les Américains sont plus sensibles au spiritisme (34%) que les Français (21%) mais les historiques de précédentes enquêtes menées sur le sujet montrent qu’il s’agit dans l’Hexagone d’une forme de croyance qui enregistre un nombre croissant d’adeptes dans notre pays (13% en 1982).

Enfin, le seul phénomène paranormal auquel les Français souscrivent plus que les Américains est la transmission de pensée, 4 de nos concitoyens sur 10 (40%) estimant qu’une telle forme de communication est possible contre 3 sur 10 (30%) de l’autre côté de l’Atlantique.

En se penchant sur le détail des réponses des Américains qui croient en au moins une forme d’occultisme (soit 69% des personnes interrogées par l’IFOP), on constate que les femmes (72%) y sont plus sensibles que les hommes (65%), et que ceux se déclarant comme « très complotistes » sont, sans surprise, 90% dans ce cas. Le niveau de vie influe aussi sur le degré de croyance : les Américains disposant des plus faibles revenus sont également ceux qui y sont les plus sensibles (75% de celles et ceux qui gagnent moins de 50 000 $ annuels y croient contre 64% des revenus supérieurs à 50 000 $).7 Américains et 4 Français sur 10 croient aux miracles

La deuxième partie de l’enquête a consisté à mesurer les croyances en différentes formes de superstitions liées soit à la religion, soit au paranormal et au spirituel. En la matière, le constat est le même, avec des chiffres d’adhésion généralement beaucoup plus forts aux USA.

Ainsi, plus de 7 Américains sur 10 (71%) disent croire aux miracles contre 43% des répondants en France. Si cette tendance reste stable aux États-Unis, on constate une progression non négligeable de près de 10 points en vingt ans (34% en 2002) de ce côté-ci de la planète. En légère perte de vitesse ces dernières années, le diable demeure toutefois une valeur sûre au pays de la bannière étoilée où quelque 54% des Américains ont foi en son existence. Une certitude que nous partageons de manière bien moins affirmée, mais qui reste cependant conséquente puisqu’elle concerne près d’1 Français sur 4 (24%). S’il est par ailleurs un domaine sur lequel nos deux peuples semblent s’accorder, c’est celui de la réincarnation : 31% là-bas et 28% ici estiment qu’il est possible que l’âme d’un être vivant puisse habiter un nouveau corps. Des OVNIS et des astres

Marqués depuis l’après-guerre par la découverte, en 1947 à Roswell, de débris présentés par certains comme provenant d’une soucoupe volante, des millions d’Américains (43% de ceux interrogés dans cette étude) jugent plus que probable l’existence d’OVNIS qui sillonneraient nos cieux. Existence en laquelle croît également, mais toujours dans des proportions inférieures, plus d’1 Français sur 4 (28%). Notons qu’à l’inverse de nombreuses croyances, les hommes sont aux USA plus nombreux à souscrire à la présence de vaisseaux extra-terrestres que les femmes (47% contre 39%). Enfin, les astres ont-ils une influence sur nos caractères et sur le déroulement de nos vies ? À cette question, plus de 4 Américains sur 10 (42%) répondent positivement tandis que la proportion de Français accordant du crédit à l’astrologie frôle le tiers de la population interrogée (32%). En nette augmentation aux USA (plus 9 points en une vingtaine d’années), la propension à croire à cette influence reste stable en France (32% aussi il y a 25 ans).

*Enquête réalisée par l’IFOP pour AMB-USA par questionnaire auto-administré du 18 au 20 janvier 2023 auprès 1 113 personnes représentatives de la population américaine âgées de 18 ans et plus, et du 26 au 27 janvier 2023 auprès de 1 018 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus.